"L'autre"...

Publié le 8 mars 2011 par lechanoir

Revenant sur Bordeaux et connaissant finalement peu de monde dans la région, il y a deux ans je me suis inscris sur un site communautaire afin de multiplier les occasions de faire des rencontres. Très vite, j'y ai fait de nombreuses connaissances et me suis plus particulièrement rapproché d'un petit groupe avec qui des liens se sont noués. Sorties, soirées, jeux, plage, les occasions de se voir étaient quasi quotidiennes.

Et forcément ce qui devait arriver arriva. Un soir, lors d'une sortie dans un bar des regards plus appuyés qu'à l'accoutumée ont été échangés ; des regards et des allusions plutôt claires... Il était évident qu'une attirance réciproque existait entre nous. Quelques jours plus tard, je l'avais invitée à dîner à la maison et nous avons reparlé de cette fameuse soirée. De ce qui était passé entre nous ce soir là. Plus que de l'amitié... peut-être même plus qu'une simple attirance. Mais elle avait quelqu'un dans sa vie et même si cela n'avait pas été le cas, même si j'étais attiré par elle, je n'aurais pu dire s'il aurait pu se passer quoi que ce soit entre nous... J'avais une attirance c'est vrai, et surtout j'étais seul depuis plus d'un an à cette époque, pour autant je ne me voyais pas en couple. Nous étions amis avant tout. Mais je le reconnais, j'éprouvais une réelle tendresse pour cette jeune femme. Une véritable affection. Après lui avoir exprimé mon ressenti, nous nous sommes enlassés dans le canapé et comme elle devait passer la nuit chez moi, je l'ai laissée choisir entre dormir avec moi ou dormir seule sur le canapé. Je rappelle qu'elle était prise et que nous nous étions dit qu'il n'y aurait rien étant donnée la situation. Elle a choisi de passer la nuit avec moi. Nous nous sommes enlassés plutôt fougueusement de longues minutes durant mais ne nous sommes pas embrassés. Et même si l'envie était là, il ne s'est rien passé. Pourtant, au petit matin... "C'est avec toi que jai envie d'être." furent ses premiers mots... Je me suis senti mal alors, car je pensais avoir été clair sur le fait que même si elle avait été libre, je n'aurais pu me projeter dans cette relation. J'ai donc mis les choses au clair pour ce que je pensais être, la seconde fois !

C'est de là que sont partis les problèmes.

Pendant quelques jours, j'ai tenté de communiquer avec elle mais elle s'est braquée, a décidé que mon comportement avait été des plus répréhensibles et a donc coupé les ponts avec moi prétextant que je n'avais pas été clair.

Je dû attendre quelques mois pour la voir réapparaître dans ma vie. Elle avait tourné la page. Il lui avait fallu du temps mais elle était passée à autre chose et elle n'avait désormais plus aucune attente envers moi. C'est en tout cas, pratiquement mot pour mot ce qu'elle m'avait écrit dans un Mail daté du 18/09/2009.

Et ça m'allait très bien.Car pour moi rien n'avait changé. J'avais toujours pour elle cette affection et cette tendresse particulière mais je ne me voyais toujours pas en couple avec elle.

Malheureusement, un jour, de nouveau, tout a basculé et lors d'une soirée, alors que jusque là tout se passait bien. Que nous avions retrouvé notre complicité, des sentiments ont ressurgi. Elle en a parlé sur son blog puis en face à face et je n'ai su lui dire qu'une chose : que personnellement je ne me posais pas ces questions. Elle ne m'en a pas vraiment posé non plus, d'ailleurs. Elle ne m'a pas dit qu'elle souhait plus... Juste que des sentiments étaient réapparus l'espace d'une soirée... Que pouvais-je bien lui dire, si ce n'est que moi cette relation me convenait comme elle était ?

Elle a donc décidé de prendre ses distances, encore.

En relisant le dernier mail que j'ai reçu d'elle datant de cette époque je peux me rendre compte de mes erreurs. Car bien évidemment j'ai ma part de résponsabilité dans l'échec de cette relation. J'avais de l'affection pour une personne. De la tendresse. Et alors que j'ai su que cette complicité et ce fonctionnement qui était devenu le notre avait éveillé quelque chose chez elle, je n'ai pas cessé pour autant. Je n'ai pas su dire stop dans l'instant et en quelques jours nos relations en sont arrivées à ce point de rupture. Pour autant que pourrait-on me repprocher d'autre ? Ai-je sciemment agi de la sorte ? Mes sentiments n'étaient ils pas réels eux aussi ? N'ai je pas souffert également de cette deuxième séparation ?

Ce qu'on voit dans ce mail c'est qu'elle avait des sentiments pour moi, mais surtout des desseins qui n'étaient pas les miens. Rien d'autre. On aurait pu oublier avec le temps et passer à autre chose. Conserver une forme de respect puisqu'on a été si proches, mais non. Lors de notre dernière rencontre, un an après ce mail, elle a été incapable de passer outre et m'a ignoré.

Je n'aime pas participer à une soirée où je sais ma présence ne pas être désirée, ne serait-ce que par une seule personne. J'ai horreur des gens qui font la gueule. C'est pour moi un comportement idiot et un manque de respect total ! Mais c'est surtout sa réponse au message ci-dessous envoyé suite à cette soirée qui a mis le feu aux poudres.

" Bonsoir,

Te voyant connectée je me suis dit que j'allais te poser une question qui m'est venue lors du pot de départ de Nathy et que qui continue de m'intriguer depuis...
Pourquoi ne peut-on toujours pas se parler et avoir des relations cordiales, tout au moins lorsqu'on est amenés à se croiser dans des situations comme celles de la semaine dernière ? Tu peux l'expliquer ? J'aimerais bien que tu essaies en tout cas, si ça n'est pas trop difficile...
Bises.
B.

Ps : Ce que je ne comprends pas c'est que je pensais sincèrement que tu avais laissé derrière nous, les griefs que tu aurais pu avoir contre moi... Je pensais que tu avais réalisé depuis que je n'avais pas voulu te faire de mal... Et même que j'avais essayé de te parler... Lors de nos derniers échanges tu m'avais avoué que rester en contact avec moi était trop difficile et à l'époque j'avais respecté ton choix. Mais du temps a coulé sous les ponts depuis et as tu vraiment des raisons de m'en vouloir ou de me tenir rigueur à ce point ?..."

Je dis souvent qu'il ne faut pas se confier à quelqu'un si tu n'es pas prêt à avoir un retour... Que toute discussion, ouvre au dialogue... Je ne pensais pas pour autant avoir ouvert la boîte de Pandore...

"Je n'ai tout simplement plus envie d'avoir de contact. Peut-etre par peur de retomber dans la faiblesse/une "relation" excessive (puisque tout est excessif chez toi !), sûrement par entêtement et certainement car je laisse une seule chance aux erreurs d'amitié. La chance a déjà été épuisée !"

Ces quelques mots sont les premiers de ce qui a très vite dérivé en une véritable joute épistolaire. Insinuations complètement tirées par les cheveux ! A la limite de la paranoïa... (j'aurais quand même, selon elle, demandé à une copine* de la contacter pour lui soutirer son opinion sur moi aujourd'hui...) Réflexions immatures et puériles... Raisonnements tirés par les cheveux et attaques gratuitest et sans fondements. Je pense qu'il vaut mieux que je m'arrête là, si non je vais finir par vraiment me montrer méchant...

Bien sûr, il ne s'agit là que de mon interprétation de ses réponses à mes messages. J'avais, dans un premier temps, fait un copier / coller de son premier courrier afin que chacun se fasse une idée objective de son fonctionnement aujourd'hui. Mais après réflexion, diffuser ici l'intégralité d'un mail écrit par une tierce personne et qui ne concerne qu'elle et moi est une limite dans le manque de respect que je ne souhaite pas dépasser. Je suis déjà allé bien trop loin. Il me faut désormais prendre du recul et mettre fin à la surenchère. (maj du 13/03/2011)

Je m'arrêterai donc là aussi dans le déballage des écrits, même si je veux bien concéder que, suite à ce mail, pour le coup mes réponses n'ont pas été des plus tendres. En même temps, cela peut se comprendre car il me semble qu'à la base ma démarche partait plutôt d'une bonne intention. Sa réponse, par contre, m'est clairement apparue comme un moyen de régler des comptes...

Et alors que je pensais, suite aux divers échanges qui ont suivi, que cela en resterait là... (*elle est tout de même allée jusqu'à recontacter la personne en question pour lui faire une leçon de morale parce que cette dernière - qu'elle savait depuis, être ma copine - m'a répété ce qu'elle s'était permise de dire sur moi...) Et je m'aperçois ce matin qu'elle parle de moi sur le mur d'une connaissance commune en m'identifiant comme "l'autre"... J'ADORE !

Comment imaginer qu'à trente cinq ans je me laisse embarquer dans ces "chamailleries de cours de récré" (pour reprendre l'expression de la connaissance en question ?! Toujours la même réponse : La bêtise ! La mienne, oui sans doute mais surtout celle que je ne supporte pas chez les autres ! Mon côté révolté permanent... Le besoin de dire : mais merde ouvrez les yeux !

Ecrit le 08 mars 2011.